Plusieurs d'entre vous se sont émus de l'histoire du tueur à la hache. Voici quelques nouvelles qui devraient les rassurer ... Ce qui suit est un copié-collé d'un mail que m'a envoyé Mahamadi. Je lui demandais si, avec tous les sans-abris suite aux inondations, il avait sévi de nouveau.
"Il y a un suspect sérieux qui est présentement détenu à la Maison d'Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO), il logeait juste en face du lieu ou il avait commis son dernier forfait (côté est du garage situé en face de la cours de la dernière victime). Les sites d'hébergement sont soigneusement gardés par les militaires et les policiers, ce qui commence à être inquiétant au niveau des sites, c'est le manque d'hygiène mais et surtout la prostitution qui est en train de prendre de l'ampleur...
En rappel, le gouvernement a pris le problème du tueur en série à bras le corps mais un peu tard à mon avis car il avait déjà commis 8 forfaits. Une conférence de presse a été animée par les plus hautes autorités de la sécurité, question de rassurer les populations."
mercredi 7 octobre 2009
Inondations à Ouagadougou
Bonjour,
je ré-active ce blog pour deux petites informations. La première concerne les inondations catastrophiques qui ont touché le Burkina Faso, et notamment Ouagadougou et sa région, début septembre. Bizarrement en France les médias n'en ont presque pas parlé, alors qu'il y a eu 150.000 sans abris (maisons effondrées, routes et ponts également, ...).
Pour avoir toutes les infos sur ces inondations et les actions menées auprès des populations touchées dans le quartier que j'ai fréquenté, je vous invite à visiter le blog lancé par Mahamadi, le président de l'ACP.
je ré-active ce blog pour deux petites informations. La première concerne les inondations catastrophiques qui ont touché le Burkina Faso, et notamment Ouagadougou et sa région, début septembre. Bizarrement en France les médias n'en ont presque pas parlé, alors qu'il y a eu 150.000 sans abris (maisons effondrées, routes et ponts également, ...).
Pour avoir toutes les infos sur ces inondations et les actions menées auprès des populations touchées dans le quartier que j'ai fréquenté, je vous invite à visiter le blog lancé par Mahamadi, le président de l'ACP.
samedi 22 août 2009
En vrac (2)
Je termine ce blog avec quelques nouvelles différences culturelles entre le Burkina Faso et la France ...
Bière
Les Burkinabè boivent pas mal de bières. Il existe trois bières locales : la Brakina, la So.B.Bra et la Castel, qui sont des blondes classiques. La Flag, une bière ghanéenne, est aussi appréciée. Mais la bière préférée des Burkinabè est ... la Guinness, qu'ils boivent avec du Coca-Cola (2/3 Guinness 1/3 Coca) et beaucoup de glaçons ! Le mélange a un étrange goût amer un peu chocolaté, pas du tout désagréable. Même s'il peut choquer les puristes, je vous recommande de l'essayer au moins une fois, c'est très surprenant et pas mauvais du tout.
Maternité
Quelques chiffres ... D'après ce que me racontait Faissal (prof d'histoire-géo en collège et lycée) sur ses classes, 25% des filles de sa classe de sixième étaient enceintes cette année. En moyenne, une femme a encore entre 5 et 8 ou 9 enfants, mais tous n'arriveront pas à l'âge adulte. Enfin, on estime qu'une fille qui arrive à 26 ans et qui est célibataire est un cas désespéré ...
Nourriture
De mon séjour burkinabè je retiendrai d'abord le tô, le plat national : pâte de mil, ou parfois de maïs, assaisonné d'une sauce, à l'oseille par exemple. Le benga est le haricot local, très bon. Encore meilleur est le dégué, un mélange de yaourt et de grumeaux de petit mil. La soupe de petit mil se prend au petit déjeuner, avec au moins 5 sucres (d'une manière générale les Burkinabè sucrent énormément leurs plats). Enfin pour le côté exotique, je n'oublierai pas les chenilles noires (une spécialité de l'ouest du pays), qui ont un goût très prononcé, proche du gibier, mais finalement pas si mauvais que cela. Tout cela sans oublier que dans 90% des repas, on mange principalement du riz ! Avec un peu de sauce (riz-sauce) ou un peu de viande (riz-gras).
Parenté à plaisanterie
Les Africains ont un concept très intéressant qui permet de désactiver les conflits inter-ethniques : la parenté à plaisanterie. Ce concept relie les ethnies deux par deux (ou trois), et indique qu'un membre d'une ethnie peut proférer une certaine insulte à un membre de l'autre ethnie sans craindre de dommage, car il s'agit de plaisanterie. Exemple : les Samo (une des 60 ethnies du Burkina : deux membres d'ACP sont de cette ethnie) traitent les Mossi (principale ethnie, à laquelle appartiennent la plupart des membres d'ACP) de voleurs, et réciproquement les Mossi traitent les Samo de buveurs de yontorô, une boisson locale. D'après ce qu'on m'a dit, un Samo peut se présenter devant l'empereur des Mossi, le Mogho Naba, et le traiter de voleur, celui-ci n'a pas le droit de bouger un orteil !
Le Mogho Naba actuel, un homme très respecté pour sa sagesse, et toujours souriant (image de yayemarieba.blogspot.com).
Talibé
Etonnamment, je n'ai pas croisé beaucoup de mendiants à Ouagadougou. Les gens essaient de survivre en vendant diverses petites choses ou services, mendier est très mal vu. Les seuls mendiants que j'ai croisés sont des enfants, qui se baladent avec de petites boîtes de conserves et sollicitent les passants d'un regard implorant. D'après Mahamadi, ce sont des membres de la secte des Talibé (je ne sais pas s'il y a un lien avec les talibans : c'est probable, au moins d'un point de vue étymologique), qui est une secte musulmane. Tous les revenus de la "quête" vont au gourou, qui nourrit ensuite les enfants et dispose d'eux à sa guise. Inutile de préciser qu'ils sont très mal vus par les Ouagalais ; je n'ai jamais vu personne leur donner quoi que ce soit (et pourtant ils doivent bien (sur)vivre, d'une manière ou d'une autre !).
Université
Cette rubrique intéressera principalement mes collègues ... J'ai eu la chance de pouvoir discuter avec un collègue enseignant en informatique à l'université de Bobo-Dioulasso (deuxième ville du pays). Le pays entier compte moins d'étudiants que Grenoble (qui en compte 60.000). Un enseignant doit statutairement faire environ 220h de cours ou équivalent ... sachant qu'une heure de TD ou un TP vaut, comme en France, 66% d'une heure de cours. Pour comparaison, en France nous devons faire 192h de TD ou équivalent. Comme chez nous, ils font tous des heures sup', mais je ne sais pas si comme nous ils font de la recherche. La personne avec laquelle j'ai discuté a un DEA (français), mais pas de thèse, et envisage d'en faire une. A l'université où elle exerce, il n'y a que 3 maîtres de conférences en informatique, qu'on appelle ici "maître assistant". Il y a, pour tout le pays, uniquement un professeur d'université en informatique (grade supérieur). Je pense qu'à Grenoble nous devons avoir une cinquantaine de professeurs en informatique (minimum), et une centaine de maîtres de conférences ...
Voilà, ceci était sans doute mon dernier message sur ce blog (à moins que je n'ajoute quelques extraits de mon rapport de mission, mais presque tout ce que j'y ai écrit figure aussi ici, ou que je ne réponde à quelques questions). Je voudrais remercier toutes les personnes qui ont rendu cette mission possible :
- Développement Sans Frontières, et notamment Valentin Pécot ;
- mon père, pour tous ses conseils et son aide précieuse ;
- les généreux donateurs, Paul le premier ;
- tous ceux qui ont lu ce blog et m'ont fait part de leurs commentaires ou questions ;
- enfin évidemment les membres de l'ACP, et plus particulièrement Mahamadi, Thomas, Koulsoum et Isa, ainsi que les familles Tassembedo et Nana, dont j'ai partagé la vie pendant un mois. Merci aussi à l'hospitalité de tous les Burkinabè.
J'espère avoir suscité quelques vocations pour les missions de volontariat équitable et/ou le Burkina Faso ...
Merci à tous pour votre lecture.
Bière
Les Burkinabè boivent pas mal de bières. Il existe trois bières locales : la Brakina, la So.B.Bra et la Castel, qui sont des blondes classiques. La Flag, une bière ghanéenne, est aussi appréciée. Mais la bière préférée des Burkinabè est ... la Guinness, qu'ils boivent avec du Coca-Cola (2/3 Guinness 1/3 Coca) et beaucoup de glaçons ! Le mélange a un étrange goût amer un peu chocolaté, pas du tout désagréable. Même s'il peut choquer les puristes, je vous recommande de l'essayer au moins une fois, c'est très surprenant et pas mauvais du tout.
Maternité
Quelques chiffres ... D'après ce que me racontait Faissal (prof d'histoire-géo en collège et lycée) sur ses classes, 25% des filles de sa classe de sixième étaient enceintes cette année. En moyenne, une femme a encore entre 5 et 8 ou 9 enfants, mais tous n'arriveront pas à l'âge adulte. Enfin, on estime qu'une fille qui arrive à 26 ans et qui est célibataire est un cas désespéré ...
Nourriture
De mon séjour burkinabè je retiendrai d'abord le tô, le plat national : pâte de mil, ou parfois de maïs, assaisonné d'une sauce, à l'oseille par exemple. Le benga est le haricot local, très bon. Encore meilleur est le dégué, un mélange de yaourt et de grumeaux de petit mil. La soupe de petit mil se prend au petit déjeuner, avec au moins 5 sucres (d'une manière générale les Burkinabè sucrent énormément leurs plats). Enfin pour le côté exotique, je n'oublierai pas les chenilles noires (une spécialité de l'ouest du pays), qui ont un goût très prononcé, proche du gibier, mais finalement pas si mauvais que cela. Tout cela sans oublier que dans 90% des repas, on mange principalement du riz ! Avec un peu de sauce (riz-sauce) ou un peu de viande (riz-gras).
Parenté à plaisanterie
Les Africains ont un concept très intéressant qui permet de désactiver les conflits inter-ethniques : la parenté à plaisanterie. Ce concept relie les ethnies deux par deux (ou trois), et indique qu'un membre d'une ethnie peut proférer une certaine insulte à un membre de l'autre ethnie sans craindre de dommage, car il s'agit de plaisanterie. Exemple : les Samo (une des 60 ethnies du Burkina : deux membres d'ACP sont de cette ethnie) traitent les Mossi (principale ethnie, à laquelle appartiennent la plupart des membres d'ACP) de voleurs, et réciproquement les Mossi traitent les Samo de buveurs de yontorô, une boisson locale. D'après ce qu'on m'a dit, un Samo peut se présenter devant l'empereur des Mossi, le Mogho Naba, et le traiter de voleur, celui-ci n'a pas le droit de bouger un orteil !
Le Mogho Naba actuel, un homme très respecté pour sa sagesse, et toujours souriant (image de yayemarieba.blogspot.com).
Talibé
Etonnamment, je n'ai pas croisé beaucoup de mendiants à Ouagadougou. Les gens essaient de survivre en vendant diverses petites choses ou services, mendier est très mal vu. Les seuls mendiants que j'ai croisés sont des enfants, qui se baladent avec de petites boîtes de conserves et sollicitent les passants d'un regard implorant. D'après Mahamadi, ce sont des membres de la secte des Talibé (je ne sais pas s'il y a un lien avec les talibans : c'est probable, au moins d'un point de vue étymologique), qui est une secte musulmane. Tous les revenus de la "quête" vont au gourou, qui nourrit ensuite les enfants et dispose d'eux à sa guise. Inutile de préciser qu'ils sont très mal vus par les Ouagalais ; je n'ai jamais vu personne leur donner quoi que ce soit (et pourtant ils doivent bien (sur)vivre, d'une manière ou d'une autre !).
Université
Cette rubrique intéressera principalement mes collègues ... J'ai eu la chance de pouvoir discuter avec un collègue enseignant en informatique à l'université de Bobo-Dioulasso (deuxième ville du pays). Le pays entier compte moins d'étudiants que Grenoble (qui en compte 60.000). Un enseignant doit statutairement faire environ 220h de cours ou équivalent ... sachant qu'une heure de TD ou un TP vaut, comme en France, 66% d'une heure de cours. Pour comparaison, en France nous devons faire 192h de TD ou équivalent. Comme chez nous, ils font tous des heures sup', mais je ne sais pas si comme nous ils font de la recherche. La personne avec laquelle j'ai discuté a un DEA (français), mais pas de thèse, et envisage d'en faire une. A l'université où elle exerce, il n'y a que 3 maîtres de conférences en informatique, qu'on appelle ici "maître assistant". Il y a, pour tout le pays, uniquement un professeur d'université en informatique (grade supérieur). Je pense qu'à Grenoble nous devons avoir une cinquantaine de professeurs en informatique (minimum), et une centaine de maîtres de conférences ...
Voilà, ceci était sans doute mon dernier message sur ce blog (à moins que je n'ajoute quelques extraits de mon rapport de mission, mais presque tout ce que j'y ai écrit figure aussi ici, ou que je ne réponde à quelques questions). Je voudrais remercier toutes les personnes qui ont rendu cette mission possible :
- Développement Sans Frontières, et notamment Valentin Pécot ;
- mon père, pour tous ses conseils et son aide précieuse ;
- les généreux donateurs, Paul le premier ;
- tous ceux qui ont lu ce blog et m'ont fait part de leurs commentaires ou questions ;
- enfin évidemment les membres de l'ACP, et plus particulièrement Mahamadi, Thomas, Koulsoum et Isa, ainsi que les familles Tassembedo et Nana, dont j'ai partagé la vie pendant un mois. Merci aussi à l'hospitalité de tous les Burkinabè.
J'espère avoir suscité quelques vocations pour les missions de volontariat équitable et/ou le Burkina Faso ...
Merci à tous pour votre lecture.
vendredi 21 août 2009
Compléments d'information
Suite aux judicieuses questions de Fabrice, je vous signale que j'ai complété plusieurs messages avec des informations supplémentaires. Pour les gens que ça intéresse !
Petit lexique français-mooré
Le français est la langue officielle du Burkina Faso, utilisée notamment dans l'administration, mais elle n'est la langue maternelle de personne (même si certains parents, comme ceux de Fadil, font l'effort de parler aussi en français à leurs enfants). Elle est apprise à l'école, dès le CP1.
Le mooré est la langue des Mossi (ou Mossé), la principale ethnie du pays (environ 50% de la population), qui est concentrée à Ouagadougou et dans sa région. A ce titre, le mooré est compris par à peu près tous les Ouagalais, même ceux des autres ethnies (bien qu'ils ne le parlent pas forcément).
La deuxième langue autochtone principale au Burkina Faso est le dioula, surtout parlée dans l'ouest autour de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays avec environ 300.000 habitants (contre 1 million à Ouagadougou). C'est également une des principales langues du Mali.
Je ne connais qu'un mot en dioula : "toubabou" qui veut dire "le Blanc". En revanche j'ai eu le temps d'apprendre quelques mots de mooré, et je peux vous assurer que leur emploi par un Blanc fait toujours forte impression auprès des autochtones.
Le mooré étant, comme la plupart des langues africaines, une langue orale (le seul livre que j'ai vu écrit en mooré est la Bible), l'orthographe que je vous propose pour chacun des mots est non garantie et provient de l'interprétation de mon oreille. D'ailleurs, mes amis Burkinabè n'ont pas été capables de m'assurer d'une orthographe exacte pour ces mots. De plus, certains sons sont inconnus en français, j'ai essayé de transcrire au plus près ce que j'entendais.
Bonjour
(le matin) Yiibéogo (auquel on répond par : yiibékibéma)
(entre 11h et 16h) Windga (auquel on répond par : windkéma)
(le soir) Zaabré (auquel on répond par : zaabrékéma)
A ces six mots, la formule de politesse (quand on s'adresse à un ancien, à quelqu'un d'important, etc.) demande d'ajouter le préfixe ni : nizaabré, etc.
Bonne arrivée
Niwongo
Comment ça va ?
Kibaré ? ou manawana ?
Ca va bien
Lafi bala
Lafi signifie littéralement "la santé" : "lafi bala" signifie "la santé va bien", "j'ai la santé".
Ca va, et toi ?
Lafi béhémé
Pas de problème
Yellékabé
Aucun problème
Yellékayé
Il y a un problème
Yellébém
Vous l'aurez compris, "problème" se dit yellé.
Au revoir (à un autre jour)
Nindaaré
A tout à l'heure
Bilfou
Bilfou signifie également "un petit peu".
A demain
Beogo
Beogo signifie en fait "demain".
A bientôt
Wakat
Oui
Nyé/Änyé
Le n est inspiré, ce qui donne un son difficile à reproduire en français, d'où les deux traductions que je vous propose.
Non
Ayo
Merci
Barka
Barka peut signifier pas mal de choses, et notamment "il faut faire une remise !" lors d'une négociation.
Viens !
Waka
J'arrive
Watam
Je veux
Data
C'est bon
Yasoma
C'est le pied
Karaga
Merci au jeune Abdou de m'avoir appris ce mot :-)
Blanc (couleur de peau)
Nassara
Noir (couleur de peau)
Nissa blega
Ami
Dowa (ou Zowa ?)
Etranger
Saana
Enfant
Biiga
Grand frère
Kiéma
Petit frère
Miowa
Dieu
Wend
Beaucoup de commerces s'appellent Wend quelque chose : "Wend konta" qui veut dire "Donné par Dieu" par exemple.
Voiture
Mobile
Adapté du français "automobile".
Mobylette/moto
Moteur
Adapté du français.
Vélo
Wifo
Eau
Kôôm
Thé
Té
Boire
You
Exemple de phrase : "Data kôôm you".
C'est combien ? (demande d'un prix)
Wanawana
Ne pas confondre avec "manawana" qui veut dire "comment ça va ?"
Le mooré est la langue des Mossi (ou Mossé), la principale ethnie du pays (environ 50% de la population), qui est concentrée à Ouagadougou et dans sa région. A ce titre, le mooré est compris par à peu près tous les Ouagalais, même ceux des autres ethnies (bien qu'ils ne le parlent pas forcément).
La deuxième langue autochtone principale au Burkina Faso est le dioula, surtout parlée dans l'ouest autour de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays avec environ 300.000 habitants (contre 1 million à Ouagadougou). C'est également une des principales langues du Mali.
Je ne connais qu'un mot en dioula : "toubabou" qui veut dire "le Blanc". En revanche j'ai eu le temps d'apprendre quelques mots de mooré, et je peux vous assurer que leur emploi par un Blanc fait toujours forte impression auprès des autochtones.
Le mooré étant, comme la plupart des langues africaines, une langue orale (le seul livre que j'ai vu écrit en mooré est la Bible), l'orthographe que je vous propose pour chacun des mots est non garantie et provient de l'interprétation de mon oreille. D'ailleurs, mes amis Burkinabè n'ont pas été capables de m'assurer d'une orthographe exacte pour ces mots. De plus, certains sons sont inconnus en français, j'ai essayé de transcrire au plus près ce que j'entendais.
Bonjour
(le matin) Yiibéogo (auquel on répond par : yiibékibéma)
(entre 11h et 16h) Windga (auquel on répond par : windkéma)
(le soir) Zaabré (auquel on répond par : zaabrékéma)
A ces six mots, la formule de politesse (quand on s'adresse à un ancien, à quelqu'un d'important, etc.) demande d'ajouter le préfixe ni : nizaabré, etc.
Bonne arrivée
Niwongo
Comment ça va ?
Kibaré ? ou manawana ?
Ca va bien
Lafi bala
Lafi signifie littéralement "la santé" : "lafi bala" signifie "la santé va bien", "j'ai la santé".
Ca va, et toi ?
Lafi béhémé
Pas de problème
Yellékabé
Aucun problème
Yellékayé
Il y a un problème
Yellébém
Vous l'aurez compris, "problème" se dit yellé.
Au revoir (à un autre jour)
Nindaaré
A tout à l'heure
Bilfou
Bilfou signifie également "un petit peu".
A demain
Beogo
Beogo signifie en fait "demain".
A bientôt
Wakat
Oui
Nyé/Änyé
Le n est inspiré, ce qui donne un son difficile à reproduire en français, d'où les deux traductions que je vous propose.
Non
Ayo
Merci
Barka
Barka peut signifier pas mal de choses, et notamment "il faut faire une remise !" lors d'une négociation.
Viens !
Waka
J'arrive
Watam
Je veux
Data
C'est bon
Yasoma
C'est le pied
Karaga
Merci au jeune Abdou de m'avoir appris ce mot :-)
Blanc (couleur de peau)
Nassara
Noir (couleur de peau)
Nissa blega
Ami
Dowa (ou Zowa ?)
Etranger
Saana
Enfant
Biiga
Grand frère
Kiéma
Petit frère
Miowa
Dieu
Wend
Beaucoup de commerces s'appellent Wend quelque chose : "Wend konta" qui veut dire "Donné par Dieu" par exemple.
Voiture
Mobile
Adapté du français "automobile".
Mobylette/moto
Moteur
Adapté du français.
Vélo
Wifo
Eau
Kôôm
Thé
Té
Boire
You
Exemple de phrase : "Data kôôm you".
C'est combien ? (demande d'un prix)
Wanawana
Ne pas confondre avec "manawana" qui veut dire "comment ça va ?"
jeudi 20 août 2009
Musique
Ceux qui me connaissent savent que je ne pouvais pas faire un blog sans parler de musique à un moment ou à un autre ...
Avant de débarquer à Ouaga, le seul artiste burkinabè que je connaissais était Victor Démé. Paradoxalement, il est plus connu ici en France, où il bénéficie d'une bonne distribution (notamment à la FNAC), que là-bas. Ce bluesman à la Ali Farka Touré est originaire de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, et chante en dioula, ce qui fait qu'il n'est pas compris par la majorité des Ouagalais, qui parlent mooré. Cependant, le clip de son morceau "Djon Maya" commence à être diffusé à la télévision burkinabè.
La musique burkinabè est un mélange de beaucoup de choses : musique ivoirienne très dansante (la danse connue est le "coupé décalé" et la dernière danse à la mode est l'"épaule cassée"), reggae, hip hop, musique malienne imprégnée de kora (instrument à cordes ouest-africain, dont un des maîtres est le Malien Toumani Diabaté, que vous pouvez écouter ici). On ressent également parfois des influences cubaines ou créoles. Je laisse les spécialistes débattre des liens entre musiques africaines et musiques des descendants des esclaves africains dans ces îles ...
Le tube qui cartonne en ce moment à Ouaga est de l'artiste Floby et s'intitule "Kardjatou". Inutile de préciser qu'il est très dansant, même si cet artiste sait aussi faire des chansons plus tranquilles. Il chante lui en mooré. Autres artistes en vogue : Bil Aka Kora, dont j'ai pu admirer l'excellent guitariste en concert (avec un autre groupe), Ismo Vitalo (ce dernier fait du reggae). Personnellement j'aime bien également Alif Naaba et les Messagers Pacifiques (groupe de reggae bien rythmé).
Avant de débarquer à Ouaga, le seul artiste burkinabè que je connaissais était Victor Démé. Paradoxalement, il est plus connu ici en France, où il bénéficie d'une bonne distribution (notamment à la FNAC), que là-bas. Ce bluesman à la Ali Farka Touré est originaire de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, et chante en dioula, ce qui fait qu'il n'est pas compris par la majorité des Ouagalais, qui parlent mooré. Cependant, le clip de son morceau "Djon Maya" commence à être diffusé à la télévision burkinabè.
La musique burkinabè est un mélange de beaucoup de choses : musique ivoirienne très dansante (la danse connue est le "coupé décalé" et la dernière danse à la mode est l'"épaule cassée"), reggae, hip hop, musique malienne imprégnée de kora (instrument à cordes ouest-africain, dont un des maîtres est le Malien Toumani Diabaté, que vous pouvez écouter ici). On ressent également parfois des influences cubaines ou créoles. Je laisse les spécialistes débattre des liens entre musiques africaines et musiques des descendants des esclaves africains dans ces îles ...
Le tube qui cartonne en ce moment à Ouaga est de l'artiste Floby et s'intitule "Kardjatou". Inutile de préciser qu'il est très dansant, même si cet artiste sait aussi faire des chansons plus tranquilles. Il chante lui en mooré. Autres artistes en vogue : Bil Aka Kora, dont j'ai pu admirer l'excellent guitariste en concert (avec un autre groupe), Ismo Vitalo (ce dernier fait du reggae). Personnellement j'aime bien également Alif Naaba et les Messagers Pacifiques (groupe de reggae bien rythmé).
Expressions burkinabè
Le français parlé au Burkina comporte quelques expressions savoureuses. J'ai essayé d'en noter quelques-unes, que voici avec leur signification. Voir aussi le site Ouaga ça bouge.
Ambiancer : avoir de l'ambiance.
Exemple : "la soirée organisée par les enfants était bien ambiancée hier soir".
Bonne arrivée : bienvenue.
Voir mon message à ce sujet.
Cailler : faire chaud.
Exemple : "il n'est que 10 heures du matin, et ça caille déjà mal mal mal".
Paradoxalement, signifie également "faire froid". En conclusion, seul le contexte permet de saisir la signification :-)
Chinoiserie : produit chinois.
Généralement de piètre qualité mais proposé à un prix imbattable. Voir mon message à ce sujet.
Demander la route : prendre congé.
Par politesse, avant de quitter une personne qui nous a invité (à discuter, à boire un verre), on lui "demande la route". Celle-ci ne répond pas en général, c'est juste une expression : "il se fait tard, nous allons vous demander la route".
Ca fait deux jours : ça fait longtemps.
Exemple : "Hé Blaise ! Ca fait deux jours [qu'on ne s'est pas vu] ! Comment ça va ?"
Gâter : abimer.
Exemple : "Fadil a gâté l'appareil photo de Franck".
Go : fille.
Exemple : "t'as vu la go là-bas ?"
Goudron : route ou rue bitumée.
Exemple : "pour aller chez Mahamadi à partir du cyber, il faut traverser le goudron puis prendre le troisième 6-mètres à droite".
Goutter : pleuvoir légèrement.
On dit "il pleut" quand il y a une vraie pluie d'orage, virulente. Sinon, on dit "il goutte".
Maquis : bar/brasserie.
Ouaga regorge de ces établissements bon marché très appréciés des Burkinabè.
Ou bien : n'est-ce pas.
Exemple : "Pour être séduisante, une fille doit avoir un bon poids. Ou bien, Franck ?"
Poulet bicyclette/poulet télévision [ou télévisé] : poulet grillé/poulet à la broche.
"Bicyclette" car les poulets ici courent librement dans les cours et dans les rues, et ils ont donc les cuisses des coureurs cyclistes. "Télévision" car le four dans lequel le poulet tourne ressemble à une télévision.
Produit : médicament.
Exemple : "Tu as mal à la tête et des courbatures ? C'est peut-être le palu, prends des produits."
Sap sap : rapidement.
Exemple : "J'ai formation à 18 heures, je dois rentrer sap sap".
Six-mètres : pâté de maison.
Exemple : "le tueur à la hache a étrangement assassiné une personne dans chaque six-mètres du quartier".
Sucrerie : boisson sucrée non alcoolisée.
Les sucreries qu'on rencontre à Ouaga sont le Coca-Cola, le Fanta, le Sprite et le Tonic.
Tantie : femme d'au moins une trentaine d'années (expression affectueuse).
Exemple : (à sa voisine) "Bonjour Tantie ! Ca va ?"
Beaucoup de magasins s'appellent par exemple "chez Tantie X".
Un peu : moyen, pas top.
Exemple : "Comment ça va ?" "Ca va un peu." Généralement l'autre répond alors quelque chose du style : "ah très bien alors" => au Burkina, on ne se plaint pas, et quand quelque chose ne va vraiment pas, c'est à ses amis qu'on en parle, pas à celui qui nous le demande.
Ambiancer : avoir de l'ambiance.
Exemple : "la soirée organisée par les enfants était bien ambiancée hier soir".
Bonne arrivée : bienvenue.
Voir mon message à ce sujet.
Cailler : faire chaud.
Exemple : "il n'est que 10 heures du matin, et ça caille déjà mal mal mal".
Paradoxalement, signifie également "faire froid". En conclusion, seul le contexte permet de saisir la signification :-)
Chinoiserie : produit chinois.
Généralement de piètre qualité mais proposé à un prix imbattable. Voir mon message à ce sujet.
Demander la route : prendre congé.
Par politesse, avant de quitter une personne qui nous a invité (à discuter, à boire un verre), on lui "demande la route". Celle-ci ne répond pas en général, c'est juste une expression : "il se fait tard, nous allons vous demander la route".
Ca fait deux jours : ça fait longtemps.
Exemple : "Hé Blaise ! Ca fait deux jours [qu'on ne s'est pas vu] ! Comment ça va ?"
Gâter : abimer.
Exemple : "Fadil a gâté l'appareil photo de Franck".
Go : fille.
Exemple : "t'as vu la go là-bas ?"
Goudron : route ou rue bitumée.
Exemple : "pour aller chez Mahamadi à partir du cyber, il faut traverser le goudron puis prendre le troisième 6-mètres à droite".
Goutter : pleuvoir légèrement.
On dit "il pleut" quand il y a une vraie pluie d'orage, virulente. Sinon, on dit "il goutte".
Maquis : bar/brasserie.
Ouaga regorge de ces établissements bon marché très appréciés des Burkinabè.
Ou bien : n'est-ce pas.
Exemple : "Pour être séduisante, une fille doit avoir un bon poids. Ou bien, Franck ?"
Poulet bicyclette/poulet télévision [ou télévisé] : poulet grillé/poulet à la broche.
"Bicyclette" car les poulets ici courent librement dans les cours et dans les rues, et ils ont donc les cuisses des coureurs cyclistes. "Télévision" car le four dans lequel le poulet tourne ressemble à une télévision.
Produit : médicament.
Exemple : "Tu as mal à la tête et des courbatures ? C'est peut-être le palu, prends des produits."
Sap sap : rapidement.
Exemple : "J'ai formation à 18 heures, je dois rentrer sap sap".
Six-mètres : pâté de maison.
Exemple : "le tueur à la hache a étrangement assassiné une personne dans chaque six-mètres du quartier".
Sucrerie : boisson sucrée non alcoolisée.
Les sucreries qu'on rencontre à Ouaga sont le Coca-Cola, le Fanta, le Sprite et le Tonic.
Tantie : femme d'au moins une trentaine d'années (expression affectueuse).
Exemple : (à sa voisine) "Bonjour Tantie ! Ca va ?"
Beaucoup de magasins s'appellent par exemple "chez Tantie X".
Un peu : moyen, pas top.
Exemple : "Comment ça va ?" "Ca va un peu." Généralement l'autre répond alors quelque chose du style : "ah très bien alors" => au Burkina, on ne se plaint pas, et quand quelque chose ne va vraiment pas, c'est à ses amis qu'on en parle, pas à celui qui nous le demande.
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