Ma deuxième semaine au sein d'ACP se termine (presque) déjà. Cette semaine, la principale contrariété est venue de soucis de réseau. Les coupures de courant se font un peu plus épisodiques (une par joue en moyenne), mais elles sont ravageuses pour le matériel (de seconde main) du cyber géré par l'association. Ainsi, l'une d'entre elles a grillé mercredi le disque dur de la machine faisant office de serveur, et le cyber s'est retrouvé deux jours durant sans connexion Internet. Dur quand on sait que c'est sa principale activité (les deux autres étant d'une part la photocopie et le scan de documents, et d'autre part la formation à Windows, Word, Excel et Internet). L'association aurait vraiment besoin d'un onduleur pour prévenir ces pannes ... Pour info, il s'agit du seul cyber associatif, donc à but non lucratif, de l'arrondissement de Boulmiougou (100.000 habitants). Il pratique des tarifs 3 à 4 fois inférieurs à ceux des cybers privés, tout en restant légèrement bénéficiaire (les dépenses concernent principalement l'électricité ainsi que les salaires des deux secrétaires et du vigile).
La formation des formateurs s'est terminée ce vendredi. Dès le début de la semaine prochaine, c'est à eux d'agir ! Je serai néanmoins derrière eux pour les guider et les conseiller, car ils sont jeunes (ils rentrent en classe de 3ème, 2nde ou 1ère !), et n'ont aucune expérience. En particulier, on m'a averti qu'ici il est particulièrement difficile pour un jeune d'asseoir son autorité face à quelqu'un de plus âgé ; or cela la situation à laquelle ils devront faire face.
Dans le détail, je les ai brièvement formé à Calc (équivalent d'Excel : ce fut laborieux, car ils n'ont pas le recul nécessaire pour comprendre l'intérêt de ce logiciel) et à Impress (équivalent de Powerpoint). Ensuite, histoire de les impliquer davantage, je leur ai demandé de réfléchir à la formation qu'ils devront dispenser sur chacun des trois logiciels Writer, Calc et Impress, de la façon suivante :
1) individuellement, lister les notions à aborder, et dans quel ordre ;
2) mise en commun et discussion (sous ma direction) ;
3) brainstorming pour trouver un "fil conducteur" adapté au contexte local ;
4) création de documents ou ébauches sur lesquels s'appuieront les gens suivant la formation.
Ils ont ainsi rédigé un petit texte sur le Burkina Faso pour la formation à Writer (les apprenants devront recopier ce texte puis le mettre en forme), préparé une feuille Calc simple traitant du budget de leur équipe de handball, et écrit quelques ébauches de textes sur Ouagadougou destinés remplir les diapositives lors de la formation à Impress.
On verra la semaine prochaine ce que ça donne !
vendredi 31 juillet 2009
jeudi 30 juillet 2009
Famille et femmes
Parmi les spécificités africaines bien présentes au Burkina Faso, outre la patience et l'hospitalité des habitants, il en est deux qui sont très surprenantes pour un Occidental.
La première concerne la place centrale jouée par la famille, au sens large. J'ai déjà raconté comment les Burkinabè vivent tous sous le même toit au sein d'une famille élargie. Il faut comprendre que les liens entre les membres de la famille sont très forts, et qu'on ne peut pas survivre ici seul. Il existe une hiérarchie très claire au sein d'une famille : le patriarche a le pouvoir absolu, en contrepartie il est responsable de la subsistance de l'ensemble de la famille. A sa suite, chaque personne obéit sans discussion à toute personne plus âgée et de même sexe. J'ai été assez étonné en arrivant de la manière dont Mahamadi, qui est le chef de famille en tant que fils aîné du patriarche décédé, donne des ordres sans ménagement à ses jeunes frères, et de la façon dont ceux-ci s'exécutent sans broncher, même lorsqu'ils sont adolescents ! Mais lorsqu'une de ses soeurs s'est fait renverser par une voiture, c'est Mahamadi qui s'est occupé de tout : l'accompagnement à l'hôpital, la plainte au commissariat, etc.
La seconde tradition, qui se révèle assez choquante pour un Occidental, est assez liée à la première et concerne la place des femmes. Ici on considère (y compris les plus jeunes hommes, et pas mal de femmes) que le rôle des hommes est de ramener de l'argent à la maison pour subvenir aux besoins de la famille, et que celui des femmes est d'entretenir la maison et de s'occuper des enfants. Ainsi, les femmes préparent à manger pour les hommes (il est assez rare que ceux-ci le fassent,sauf lorsqu'ils vivent seuls, par exemple lorsqu'ils sont étudiants), qui mangent entre amis, mais elles mangent à part. Les hommes donnent véritablement l'impression d'être servis par les femmes quand ils rentrent du travail. Peu de chance de voir un homme participer aux tâches ménagères ou à l'éducation des enfants ! Deux autres petites illustrations de l'image de la femme en Afrique : une femme qui fume une cigarette est considérée comme une prostituée, et il est d'usage pour une femme de se marier avant d'avoir 24 ans (27 pour les hommes, quoique ceux que je connaisse doivent avoir atteint cette limite sans être mariés, bien qu'ils soient tous en couple). Autre chiffre : dans la classe de sixième d'un membre d'ACP (prof d'histoire-géo), l'année scolaire a commencé avec 10 grossesses. Les filles avaient 12 à 14 ans. Les hommes sont encore très réticents ici à voir des femmes occuper des postes à responsabilité, et jugent quand c'est le cas qu'elles abusent plus de leur pouvoir que les hommes.
Au niveau des relations de couple, après en avoir longuement discuté avec les membres d'ACP que je fréquente quotidiennement (tous des hommes), il semblerait que se marier, ou au moins avoir une relation "officielle", serve principalement à préserver l'harmonie des relations familiales décrites plus haut. Le batifolage et l'infidélité "font partie de la culture africaine", comme me l'a dit un membre de l'association. La polygamie est en théorie interdite au Burkina Faso, mais jusqu'à une certaine époque elle restait admise pour les musulmans et les animistes (cf. l'oncle de Mahamadi et ses trois femmes, dont j'ai parlé la dernière fois). Beaucoup d'hommes l'envisagent encore actuellement.
Pour terminer, je laisse chacun libre de juger ces pratiques comme il l'entend. Je ne fais ici que constater ces différences culturelles, et je pense qu'il est difficile d'avoir un avis objectif sans comprendre la totalité du contexte.
A bientôt.
*****
Réponse à Fabrice :
il y a environ 80 élèves par classe, donc logiquement une quarantaine de filles (je n'ai pas l'impression qu'il y ait une discrimination à ce niveau). Si 10 sont enceintes pendant l'année, ça fait un quart des filles de la classe ! Pour l'IVG je ne sais pas, mais je pense qu'effectivement il n'est pas pratiqué : trop cher et pour les catholiques pas conforme à ce que dit le Pape. Elles ne vont pas toutes être rejetée, ça dépend si le père assume ou pas. Et si le père n'assume pas, il existe aussi des familles compréhensives ...
Mais si le projet d'ouverture d'un centre de formation pour jeunes filles-mères tient à coeur à Mahamadi et à l'ACP, c'est que le problème du rejet de ces personnes existe bel et bien.
La première concerne la place centrale jouée par la famille, au sens large. J'ai déjà raconté comment les Burkinabè vivent tous sous le même toit au sein d'une famille élargie. Il faut comprendre que les liens entre les membres de la famille sont très forts, et qu'on ne peut pas survivre ici seul. Il existe une hiérarchie très claire au sein d'une famille : le patriarche a le pouvoir absolu, en contrepartie il est responsable de la subsistance de l'ensemble de la famille. A sa suite, chaque personne obéit sans discussion à toute personne plus âgée et de même sexe. J'ai été assez étonné en arrivant de la manière dont Mahamadi, qui est le chef de famille en tant que fils aîné du patriarche décédé, donne des ordres sans ménagement à ses jeunes frères, et de la façon dont ceux-ci s'exécutent sans broncher, même lorsqu'ils sont adolescents ! Mais lorsqu'une de ses soeurs s'est fait renverser par une voiture, c'est Mahamadi qui s'est occupé de tout : l'accompagnement à l'hôpital, la plainte au commissariat, etc.
La seconde tradition, qui se révèle assez choquante pour un Occidental, est assez liée à la première et concerne la place des femmes. Ici on considère (y compris les plus jeunes hommes, et pas mal de femmes) que le rôle des hommes est de ramener de l'argent à la maison pour subvenir aux besoins de la famille, et que celui des femmes est d'entretenir la maison et de s'occuper des enfants. Ainsi, les femmes préparent à manger pour les hommes (il est assez rare que ceux-ci le fassent,sauf lorsqu'ils vivent seuls, par exemple lorsqu'ils sont étudiants), qui mangent entre amis, mais elles mangent à part. Les hommes donnent véritablement l'impression d'être servis par les femmes quand ils rentrent du travail. Peu de chance de voir un homme participer aux tâches ménagères ou à l'éducation des enfants ! Deux autres petites illustrations de l'image de la femme en Afrique : une femme qui fume une cigarette est considérée comme une prostituée, et il est d'usage pour une femme de se marier avant d'avoir 24 ans (27 pour les hommes, quoique ceux que je connaisse doivent avoir atteint cette limite sans être mariés, bien qu'ils soient tous en couple). Autre chiffre : dans la classe de sixième d'un membre d'ACP (prof d'histoire-géo), l'année scolaire a commencé avec 10 grossesses. Les filles avaient 12 à 14 ans. Les hommes sont encore très réticents ici à voir des femmes occuper des postes à responsabilité, et jugent quand c'est le cas qu'elles abusent plus de leur pouvoir que les hommes.
Au niveau des relations de couple, après en avoir longuement discuté avec les membres d'ACP que je fréquente quotidiennement (tous des hommes), il semblerait que se marier, ou au moins avoir une relation "officielle", serve principalement à préserver l'harmonie des relations familiales décrites plus haut. Le batifolage et l'infidélité "font partie de la culture africaine", comme me l'a dit un membre de l'association. La polygamie est en théorie interdite au Burkina Faso, mais jusqu'à une certaine époque elle restait admise pour les musulmans et les animistes (cf. l'oncle de Mahamadi et ses trois femmes, dont j'ai parlé la dernière fois). Beaucoup d'hommes l'envisagent encore actuellement.
Pour terminer, je laisse chacun libre de juger ces pratiques comme il l'entend. Je ne fais ici que constater ces différences culturelles, et je pense qu'il est difficile d'avoir un avis objectif sans comprendre la totalité du contexte.
A bientôt.
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Réponse à Fabrice :
il y a environ 80 élèves par classe, donc logiquement une quarantaine de filles (je n'ai pas l'impression qu'il y ait une discrimination à ce niveau). Si 10 sont enceintes pendant l'année, ça fait un quart des filles de la classe ! Pour l'IVG je ne sais pas, mais je pense qu'effectivement il n'est pas pratiqué : trop cher et pour les catholiques pas conforme à ce que dit le Pape. Elles ne vont pas toutes être rejetée, ça dépend si le père assume ou pas. Et si le père n'assume pas, il existe aussi des familles compréhensives ...
Mais si le projet d'ouverture d'un centre de formation pour jeunes filles-mères tient à coeur à Mahamadi et à l'ACP, c'est que le problème du rejet de ces personnes existe bel et bien.
dimanche 26 juillet 2009
Y'a pas de problème !
Bonjour,
pour commencer, je voudrais revenir sur mon message précédent concernant l'environnement dans lequel je suis plongé. Certes le Burkina Faso est un pays pauvre (172ème sur 174 à l'Indice de Développement Humain), mais, en tout cas à Ouaga, ce n'est pas la misère complète. Comme me disait Salif, un membre d'ACP, un proverbe africain dit : "si Dieu ne t'aime pas, il te fait naître au Mali. S'il te déteste, il te fait naître au Burkina Faso. Et s'il ne veut vraiment pas de toi, il te fait naître au Niger." Ici, contrairement au Niger donc, ça n'est pas la famine, même si certaines familles doivent se contenter d'un repas par jour et s'il est poignant de voir des gamins en guenilles et pieds nus dans la rue, jouant au ballon avec un ballon crevé ou au cerceau avec un vieux pneu de mobylette.
Je pense que mes hôtes font partie de la classe moyenne supérieure : ils sont tous allés à l'université, qui après un bac A1, qui après un bac G2 (mais avoir le bac ici n'est pas une sinécure), ont poursuivi au moins jusqu'à la maîtrise, et beaucoup ont des emplois de bureau stables (comptable, prof au collège, ...). Mahamadi a fait l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature et est "conseiller aux affaires économiques". Il attend de connaître son affectation. En revanche, il m'a fait rencontrer la famille d'un de ses oncles aujourd'hui décédé (2 de ses 3 femmes et un de ses fils) : ceux-ci ne sont pas allés à l'école, ne parlent pas français (qui est pourtant la langue officielle du pays) et sont probablement illettrés. Ils vivent clairement beaucoup plus difficilement ; les deux femmes, âgées d'entre 60 et 65 ans, en font bien 30 de plus. Quand on sait que l'espérance de vie ici est de 47 ans, ça resitue ... De la même manière, parmi tous les gamins de la famille, le seul qui n'a pas peur du "Blanc" et qui est tout de suite venu vers moi, intrigué, est un petit neveu de Mahamadi âgé de 4 ans, Fadil. Fadil parle et comprend déjà parfaitement le français. Ses cousins, pourtant plus âgés mais qui ne vont pas encore à l'école et ne parlent que quelques mots de français (et encore), sont en revanche toujours intimidés par ma présence même une semaine après mon arrivée. On a pas mal sympathisé avec Fadil, c'est un gamin énergique et curieux. Il adorait prendre des photos avec mon appareil numérique, mais ça n'est plus possible car il l'a cassé (il a un peu forcé manuellement sur le zoom) ... En conséquence, je suis désolé mais je ne pourrai pas mettre de photos sur ce blog !
Le coupable (la dernière photo est un autoportrait)
Les gens ici sont très accueillants. Ils me demandent sans arrêt si je m'adapte bien, s'il ne fait pas trop chaud (il fait plus de 40°C tous les jours, la pluie se fait attendre), si je supporte la nourriture locale ... Je me fais parfois apostropher par des gamins dans la rue : "Nassara !", qui veut dire "Le blanc !" dans la langue locale, le Mooré ; mais c'est toujours uniquement pour me dire bonjour et éventuellement me demander si je vais bien. Contrairement à d'autres pays d'Afrique, je n'ai pas l'impression que les gens attendent des cadeaux ou essaient de voler les Blancs. On m'a dit que celui qui ferait ça risquait de se faire lyncher par les autres, trop soucieux de l'image d'hospitalité qu'ils donnent.
Ici, on voit beaucoup de gens dans les rues ne rien faire, simplement attendre. L'attente fait vraiment partie de la culture locale ; les gens ne sont pas pressés et n'ont pas de planning strict, ils s'adaptent. Exemple : lorsqu'une coupure d'électricité empêche une formation informatique de débuter à l'heure au cyber, les gens attendent bien sagement 1h30 que le courant revienne, assis sur des chaises à ne rien faire. Je pense que pour qu'un Européen supporte ça, il faut qu'il soit dans un état d'esprit de vacances, et surtout n'essaie pas de se fixer trop de contraintes. De toute manière avec les coupures d'eau ou d'électricité et la chaleur accablante qui empêche de faire quoi que ce soit entre 13h00 et 16h00, on est forcément obligé de s'adapter. Comme on dit ici à tout bout de champ : "y'a pas de problème !". Autre expression rigolote entendue pas mal de fois : "(...) ou bien ?" en fin de phrase, comme en Suisse ou vers Grenoble ("tu viens avec nous, ou bien ?").
Pour terminer sur les horaires, ils sont à peu près les suivants : réveil vers 5h00, au son du muezzin et des coqs. Les femmes et les enfants commencent leur journée peu après, alors que moi je m'accorde royalement une grasse matinée jusque vers 6h30-7h00. Si l'électricité est là, formation au cyber d'ACP de 8h00 (officiellement, en fait on commence au plus tôt à 8h30, le temps que tout le monde arrive) à 12h30 ou 13h00. Déjeuner puis sieste (pour moi surtout, qui ai du mal avec la chaleur - pour les locaux c'est soit sieste soit papotage) jusqu'à 16h00-16h30, retour au cyber ou discussion ou autre jusque vers 20h00, dîner vers 21h00, puis discussion jusqu'au bout de la nuit ... 23h00 pour moi, plutôt 1h00 du matin pour les locaux qui dorment très peu, 4 à 5 heures par nuit. Mais bon, apparemment "y'a pas de problème" !
A bientôt.
PS : mon numéro de téléphone local si certains d'entre vous souhaitent avoir des nouvelles fraîches : (00 226) 78 46 27 96.
*****
Réponse à Fabrice :
les palabres portent sur tout ! Sur le tueur à la hache, sur les résultats du foot, sur la copine d'untel qu'on trouve coincée ou pas sympa, sur untel qui a des soucis pour voir comment l'aider. Bref, comme les discussions de bistrot en France :-)
Bonne remarque sur l'espérance de vie : c'est à la naissance, bien sûr. La mortalité infantile est assez élevée, je ne compte pas le nombre de gosses dont on m'a parlé du décès (âgés d'environ 7 ans pour la plupart).
pour commencer, je voudrais revenir sur mon message précédent concernant l'environnement dans lequel je suis plongé. Certes le Burkina Faso est un pays pauvre (172ème sur 174 à l'Indice de Développement Humain), mais, en tout cas à Ouaga, ce n'est pas la misère complète. Comme me disait Salif, un membre d'ACP, un proverbe africain dit : "si Dieu ne t'aime pas, il te fait naître au Mali. S'il te déteste, il te fait naître au Burkina Faso. Et s'il ne veut vraiment pas de toi, il te fait naître au Niger." Ici, contrairement au Niger donc, ça n'est pas la famine, même si certaines familles doivent se contenter d'un repas par jour et s'il est poignant de voir des gamins en guenilles et pieds nus dans la rue, jouant au ballon avec un ballon crevé ou au cerceau avec un vieux pneu de mobylette.
Je pense que mes hôtes font partie de la classe moyenne supérieure : ils sont tous allés à l'université, qui après un bac A1, qui après un bac G2 (mais avoir le bac ici n'est pas une sinécure), ont poursuivi au moins jusqu'à la maîtrise, et beaucoup ont des emplois de bureau stables (comptable, prof au collège, ...). Mahamadi a fait l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature et est "conseiller aux affaires économiques". Il attend de connaître son affectation. En revanche, il m'a fait rencontrer la famille d'un de ses oncles aujourd'hui décédé (2 de ses 3 femmes et un de ses fils) : ceux-ci ne sont pas allés à l'école, ne parlent pas français (qui est pourtant la langue officielle du pays) et sont probablement illettrés. Ils vivent clairement beaucoup plus difficilement ; les deux femmes, âgées d'entre 60 et 65 ans, en font bien 30 de plus. Quand on sait que l'espérance de vie ici est de 47 ans, ça resitue ... De la même manière, parmi tous les gamins de la famille, le seul qui n'a pas peur du "Blanc" et qui est tout de suite venu vers moi, intrigué, est un petit neveu de Mahamadi âgé de 4 ans, Fadil. Fadil parle et comprend déjà parfaitement le français. Ses cousins, pourtant plus âgés mais qui ne vont pas encore à l'école et ne parlent que quelques mots de français (et encore), sont en revanche toujours intimidés par ma présence même une semaine après mon arrivée. On a pas mal sympathisé avec Fadil, c'est un gamin énergique et curieux. Il adorait prendre des photos avec mon appareil numérique, mais ça n'est plus possible car il l'a cassé (il a un peu forcé manuellement sur le zoom) ... En conséquence, je suis désolé mais je ne pourrai pas mettre de photos sur ce blog !
Le coupable (la dernière photo est un autoportrait)
Les gens ici sont très accueillants. Ils me demandent sans arrêt si je m'adapte bien, s'il ne fait pas trop chaud (il fait plus de 40°C tous les jours, la pluie se fait attendre), si je supporte la nourriture locale ... Je me fais parfois apostropher par des gamins dans la rue : "Nassara !", qui veut dire "Le blanc !" dans la langue locale, le Mooré ; mais c'est toujours uniquement pour me dire bonjour et éventuellement me demander si je vais bien. Contrairement à d'autres pays d'Afrique, je n'ai pas l'impression que les gens attendent des cadeaux ou essaient de voler les Blancs. On m'a dit que celui qui ferait ça risquait de se faire lyncher par les autres, trop soucieux de l'image d'hospitalité qu'ils donnent.
Ici, on voit beaucoup de gens dans les rues ne rien faire, simplement attendre. L'attente fait vraiment partie de la culture locale ; les gens ne sont pas pressés et n'ont pas de planning strict, ils s'adaptent. Exemple : lorsqu'une coupure d'électricité empêche une formation informatique de débuter à l'heure au cyber, les gens attendent bien sagement 1h30 que le courant revienne, assis sur des chaises à ne rien faire. Je pense que pour qu'un Européen supporte ça, il faut qu'il soit dans un état d'esprit de vacances, et surtout n'essaie pas de se fixer trop de contraintes. De toute manière avec les coupures d'eau ou d'électricité et la chaleur accablante qui empêche de faire quoi que ce soit entre 13h00 et 16h00, on est forcément obligé de s'adapter. Comme on dit ici à tout bout de champ : "y'a pas de problème !". Autre expression rigolote entendue pas mal de fois : "(...) ou bien ?" en fin de phrase, comme en Suisse ou vers Grenoble ("tu viens avec nous, ou bien ?").
Pour terminer sur les horaires, ils sont à peu près les suivants : réveil vers 5h00, au son du muezzin et des coqs. Les femmes et les enfants commencent leur journée peu après, alors que moi je m'accorde royalement une grasse matinée jusque vers 6h30-7h00. Si l'électricité est là, formation au cyber d'ACP de 8h00 (officiellement, en fait on commence au plus tôt à 8h30, le temps que tout le monde arrive) à 12h30 ou 13h00. Déjeuner puis sieste (pour moi surtout, qui ai du mal avec la chaleur - pour les locaux c'est soit sieste soit papotage) jusqu'à 16h00-16h30, retour au cyber ou discussion ou autre jusque vers 20h00, dîner vers 21h00, puis discussion jusqu'au bout de la nuit ... 23h00 pour moi, plutôt 1h00 du matin pour les locaux qui dorment très peu, 4 à 5 heures par nuit. Mais bon, apparemment "y'a pas de problème" !
A bientôt.
PS : mon numéro de téléphone local si certains d'entre vous souhaitent avoir des nouvelles fraîches : (00 226) 78 46 27 96.
*****
Réponse à Fabrice :
les palabres portent sur tout ! Sur le tueur à la hache, sur les résultats du foot, sur la copine d'untel qu'on trouve coincée ou pas sympa, sur untel qui a des soucis pour voir comment l'aider. Bref, comme les discussions de bistrot en France :-)
Bonne remarque sur l'espérance de vie : c'est à la naissance, bien sûr. La mortalité infantile est assez élevée, je ne compte pas le nombre de gosses dont on m'a parlé du décès (âgés d'environ 7 ans pour la plupart).
Mission : bilan première semaine
Ma première semaine au sein d'ACP aura été marquée par les coupures de courant, ainsi bien sûr que l'exceptionnel accueil de ses membres, et des Burkinabè en général.
La partie concernant la formation des formateurs en bureautique a pris du retard, puisque 4 séances ont eu lieu alors qu'il en faudra au moins 8. J'ai proposé de passer de Microsoft Office à OpenOffice, proposition tout de suite acceptée par Mahamadi, le président d'ACP, mais qui nécessite une initiation pour les formateurs, qui ne connaissent que Microsoft Word et Powerpoint. Ces futurs formateurs sont 4 jeunes du quartier, de 17 à 19 ans, qui se débrouillent un peu avec un ordinateur mais qui ne sont pas informaticiens. Ils auront à former la partie de la population locale qui n'a jamais touché un clavier d'ordinateur ni une souris.
Actuellement et les années précédentes, la formation est assurée par Mahamadi et un jeune d'une vingtaine d'année, qui est le responsable maintenance informatique du cyber que gère ACP. Cette formation se déroule suivant 4 volets : découverte du clavier et de l'environnement Windows, découverte de Microsoft Word, d'Excel, et initiation au web (créer une boîte e-mail, etc.). Ces deux personnes ne vont plus avoir le temps d'assurer ces formations, c'est pourquoi ils voudraient que les jeunes en question prennent la relève.
Mon programme pour la semaine qui vient est, si la Sonabel (compagnie nationale d'électricité) le permet, de terminer de former les 4 jeunes en question sur OpenOffice, de leur parler de pédagogie et de mettre au point avec eux un programme de formation à OpenOffice adapté aux besoins locaux (les exemples que je leur ai fournis en exercices sont faits pour des Occidentaux !). L'étape suivante, dès le week-end prochain normalement, sera de former les membres d'ACP à la conception de sites web, et de leur parler de maintenance informatique (A bas les virus ! Pendant que j'écris ce message, j'ai lancé Avast! Antivirus sur le PC qui m'a l'air le plus infesté ...).
*****
Réponse à Fabrice :
pas d'onduleur, mais c'est devenu la priorité numéro un pour le cyber ! Je ne sais pas comment le matériel fait pour tenir, ça ne durera peut-être pas longtemps. Les coupures sont dues au manque de pluie : les deux barrages qui servent à alimenter Ouaga en électricité sont à sec, et il n'y a pas encore de connexion avec les pays voisins pour en importer (mais c'est prévu, avec la Côte d'Ivoire). D'après la compagnie nationale d'électricité, des coupures sont à prévoir jusqu'à fin décembre ! Normalement un planning des coupures par secteur est fixé, mais il n'est pas respecté.
La partie concernant la formation des formateurs en bureautique a pris du retard, puisque 4 séances ont eu lieu alors qu'il en faudra au moins 8. J'ai proposé de passer de Microsoft Office à OpenOffice, proposition tout de suite acceptée par Mahamadi, le président d'ACP, mais qui nécessite une initiation pour les formateurs, qui ne connaissent que Microsoft Word et Powerpoint. Ces futurs formateurs sont 4 jeunes du quartier, de 17 à 19 ans, qui se débrouillent un peu avec un ordinateur mais qui ne sont pas informaticiens. Ils auront à former la partie de la population locale qui n'a jamais touché un clavier d'ordinateur ni une souris.
Actuellement et les années précédentes, la formation est assurée par Mahamadi et un jeune d'une vingtaine d'année, qui est le responsable maintenance informatique du cyber que gère ACP. Cette formation se déroule suivant 4 volets : découverte du clavier et de l'environnement Windows, découverte de Microsoft Word, d'Excel, et initiation au web (créer une boîte e-mail, etc.). Ces deux personnes ne vont plus avoir le temps d'assurer ces formations, c'est pourquoi ils voudraient que les jeunes en question prennent la relève.
Mon programme pour la semaine qui vient est, si la Sonabel (compagnie nationale d'électricité) le permet, de terminer de former les 4 jeunes en question sur OpenOffice, de leur parler de pédagogie et de mettre au point avec eux un programme de formation à OpenOffice adapté aux besoins locaux (les exemples que je leur ai fournis en exercices sont faits pour des Occidentaux !). L'étape suivante, dès le week-end prochain normalement, sera de former les membres d'ACP à la conception de sites web, et de leur parler de maintenance informatique (A bas les virus ! Pendant que j'écris ce message, j'ai lancé Avast! Antivirus sur le PC qui m'a l'air le plus infesté ...).
*****
Réponse à Fabrice :
pas d'onduleur, mais c'est devenu la priorité numéro un pour le cyber ! Je ne sais pas comment le matériel fait pour tenir, ça ne durera peut-être pas longtemps. Les coupures sont dues au manque de pluie : les deux barrages qui servent à alimenter Ouaga en électricité sont à sec, et il n'y a pas encore de connexion avec les pays voisins pour en importer (mais c'est prévu, avec la Côte d'Ivoire). D'après la compagnie nationale d'électricité, des coupures sont à prévoir jusqu'à fin décembre ! Normalement un planning des coupures par secteur est fixé, mais il n'est pas respecté.
jeudi 23 juillet 2009
Environnement ouagalais
Bonjour !
Dans ce nouveau message je voudrais vous raconter un peu le dépaysement radical que je vis à Ouaga. Je vais commencer par décrire l'environnement dans lequel je me trouve ; je vous raconterai un autre jour les habitudes, étonnantes pour un Occidental, des Burkinabès.
Je vis chez Mahamadi dans une habitation qui ressemble à toutes celles du quartier (Pissy, dans le 17ème arrondissement, au sud-ouest de Ouaga). Une "habitation" est constituée de plusieurs blocs distincts, sans étage (hormis un grenier), autour d'une cour. Chaque bloc abrite un couple ou un membre adulte de la famille (la famille africaine est à comprendre au sens large : patriarche et sa ou ses femme(s), leurs - nombreux - fils et leurs femmes, et les enfants de ceux-ci, également nombreux bien sûr). Dans la cour vaquent de manière libre poules, chiens et chèvres.
Le bloc de Mahamadi fait environ 30 m^2 et comporte une chambre + un séjour (le séjour comporte un minuscule coin cuisine, avec un simple réchaud à gaz et un frigo - non branché ...). La salle de bain est constituée d'une unique douche (sans pommeau flexible, comme dans les vestiaires de sport !), avec de l'eau froide uniquement. Mais ça n'est pas un gros problème vu le climat :-) Pas de meuble ni de lavabo. Les toilettes sont dans une cabane au fond de la cour : il s'agit d'un simple trou, entouré d'une horde de mouches et moustiques ...
Certaines maisons n'ont pas l'eau courante ; ainsi je vois toute la journée les gens venir à la pompe à eau située juste à côté du cyber pour remplir leurs bidons. Nous avons eu trois jours de coupure d'eau jusqu'à aujourd'hui chez Mahamadi : douche au seau d'eau de rigueur ! Ca te rappelle des souvenirs d'Asie Centrale Marie ?
Les coupures d'électricité sont fréquentes, comme dit précédemment : plusieurs heures tous les jours en cette période. Mais au moins on a l'électricité, contrairement à d'autres quartiers de la ville ! Eclairage uniquement au néon, et pas d'éclairage public : il fait nuit noire à 18h30. En revanche, ventilateurs (qui tanguent parfois dangereusement ...) à tous les plafonds, et chez Mahamadi au moins moustiquaires à toutes les fenêtres.
Plus étonnant, tout le monde possède, et utilise intensivement, un téléphone portable dernière génération, contenant souvent deux cartes SIM ! L'iPod fait également fureur en ce moment. Je reviendrai la prochaine fois sur la télé burkinabè, entre autres choses.
Au niveau infrastructures, seules les routes principales sont goudronnées (et parfois bien défoncées). La plupart sont en terre, d'où la poussière ocre qui vole en permanence dans l'air ... tout comme les mouches. Peu de voitures, principalement des énormes 4x4 (plus gros que ceux qu'on voit en France) aux vitres fumées, ainsi que de vieilles Mercedes. Je n'ai pas vérifié si, comme me disait François, elles ont toutes au moins 500.000 km au compteur ! Pratiquement tout le monde circule à vélo ou en mobylette. Sans casque, il fait trop chaud ! C'est avec ce moyen de locomotion que les membres d'ACP me transportent d'un lieu à l'autre. J'ai aussi vu quelques carioles tirées par des ânes. Les gens qui transportent de volumineuses marchandises les mettent soit sur le porte-bagages de leur vélo, avec un équilibre qui laisse pantois, soit sur leur tête ... et dans ce cas-là ils circulent à pied !
A bientôt pour un petit paragraphe sur les us et coutumes du Burkina Faso.
*****
Réponse à Fabrice :
j'avais amené des pastilles pour purifier l'eau, mais ils m'ont fait boire de l'eau en bouteille systématiquement (malgré mes récriminations, car ça leur coûte cher). L'hospitalité burkinabè ...
Dans ce nouveau message je voudrais vous raconter un peu le dépaysement radical que je vis à Ouaga. Je vais commencer par décrire l'environnement dans lequel je me trouve ; je vous raconterai un autre jour les habitudes, étonnantes pour un Occidental, des Burkinabès.
Je vis chez Mahamadi dans une habitation qui ressemble à toutes celles du quartier (Pissy, dans le 17ème arrondissement, au sud-ouest de Ouaga). Une "habitation" est constituée de plusieurs blocs distincts, sans étage (hormis un grenier), autour d'une cour. Chaque bloc abrite un couple ou un membre adulte de la famille (la famille africaine est à comprendre au sens large : patriarche et sa ou ses femme(s), leurs - nombreux - fils et leurs femmes, et les enfants de ceux-ci, également nombreux bien sûr). Dans la cour vaquent de manière libre poules, chiens et chèvres.
Le bloc de Mahamadi fait environ 30 m^2 et comporte une chambre + un séjour (le séjour comporte un minuscule coin cuisine, avec un simple réchaud à gaz et un frigo - non branché ...). La salle de bain est constituée d'une unique douche (sans pommeau flexible, comme dans les vestiaires de sport !), avec de l'eau froide uniquement. Mais ça n'est pas un gros problème vu le climat :-) Pas de meuble ni de lavabo. Les toilettes sont dans une cabane au fond de la cour : il s'agit d'un simple trou, entouré d'une horde de mouches et moustiques ...
Certaines maisons n'ont pas l'eau courante ; ainsi je vois toute la journée les gens venir à la pompe à eau située juste à côté du cyber pour remplir leurs bidons. Nous avons eu trois jours de coupure d'eau jusqu'à aujourd'hui chez Mahamadi : douche au seau d'eau de rigueur ! Ca te rappelle des souvenirs d'Asie Centrale Marie ?
Les coupures d'électricité sont fréquentes, comme dit précédemment : plusieurs heures tous les jours en cette période. Mais au moins on a l'électricité, contrairement à d'autres quartiers de la ville ! Eclairage uniquement au néon, et pas d'éclairage public : il fait nuit noire à 18h30. En revanche, ventilateurs (qui tanguent parfois dangereusement ...) à tous les plafonds, et chez Mahamadi au moins moustiquaires à toutes les fenêtres.
Plus étonnant, tout le monde possède, et utilise intensivement, un téléphone portable dernière génération, contenant souvent deux cartes SIM ! L'iPod fait également fureur en ce moment. Je reviendrai la prochaine fois sur la télé burkinabè, entre autres choses.
Au niveau infrastructures, seules les routes principales sont goudronnées (et parfois bien défoncées). La plupart sont en terre, d'où la poussière ocre qui vole en permanence dans l'air ... tout comme les mouches. Peu de voitures, principalement des énormes 4x4 (plus gros que ceux qu'on voit en France) aux vitres fumées, ainsi que de vieilles Mercedes. Je n'ai pas vérifié si, comme me disait François, elles ont toutes au moins 500.000 km au compteur ! Pratiquement tout le monde circule à vélo ou en mobylette. Sans casque, il fait trop chaud ! C'est avec ce moyen de locomotion que les membres d'ACP me transportent d'un lieu à l'autre. J'ai aussi vu quelques carioles tirées par des ânes. Les gens qui transportent de volumineuses marchandises les mettent soit sur le porte-bagages de leur vélo, avec un équilibre qui laisse pantois, soit sur leur tête ... et dans ce cas-là ils circulent à pied !
A bientôt pour un petit paragraphe sur les us et coutumes du Burkina Faso.
*****
Réponse à Fabrice :
j'avais amené des pastilles pour purifier l'eau, mais ils m'ont fait boire de l'eau en bouteille systématiquement (malgré mes récriminations, car ça leur coûte cher). L'hospitalité burkinabè ...
mardi 21 juillet 2009
Début de ma mission
Bonjour à tous !
Voici un premier message en direct de Ouagadougou. En fait je l'ai écrit (sur papier) ce matin pendant une période d'oisiveté ce matin, coupure d'électricité oblige. Les coupures de courant sont fréquentes à Ouaga (plusieurs par jour), et durent parfois plusieurs heures, comme ce matin. Autant dire que ça ne facilite pas ma mission de formation informatique !
Je suis arrivé samedi soir, et j'ai été chaleureusement accueilli par plusieurs membres d'ACP. Je suis hébergé ces 15 premiers jours chez Mahamadi, le président de l'association, et je serai ensuite logé chez un autre membre de l'association nommé Thomas. Tout le monde est extraordinairement prévenant avec moi ; au-delà de l'hospitalité connue des Burkinabè, ma chance vient du fait que Mahamadi et Thomas ont passés 15 jours en France au printemps dernier, invités par une association toulousaine nommée Dunes Sous Le Vent, dont ACP est partenaire (c'est cette association qui leur a offert le matériel informatique dont ils disposent) et qui s'est extrêmement bien occupé d'eux. Ils veulent rendre la pareille au Français de passage :-)
L'équipe d'ACP m'a présenté ses actions et son cyber[pas café] dimanche, mais je suis vraiment rentré dans le feu de l'action hier lundi, avec le début de la formation informatique. Et comme prévu, il a fallu s'adapter aux imprévus :-) J'avais préparé sur ma clé USB tous les documents dont j'avais besoin, mais les ordis du cyber sont infestés de virus, qui m'ont tout effacé. J'ai donc passé la matinée à refaire des téléchargements de ces documents (que j'avais eu la présence d'esprit de mettre sur un site web ...), au débit vertigineux de 4 ko/s, et à installer OpenOffice sur les machines. Une première webcam a aussi été installée ; les autres le seront plus tard, quand l'ACP aura trouvé un endroit sécurisé pour les ranger, car il y a paraît-il des vols fréquents dans ce genre d'endroits (même des vols de souris ! Et pas en apesanteur avec le CNES ! [private joke pour les membres d'EVASION]). On a finalement décidé de faire un ménage radical en formatant les machines et en réinstallant Windows (XP), mais du coup il a fallu ensuite réinstaller OpenOffice ... L'après-midi a eu lieu (avec une heure de retard,
pour cause de coupure de courant ...) une initiation à l'informatique pour les gens du quartier, organisée par ACP, à laquelle 5 personnes (des jeunes : de 15 à 25 ans environ) se sont inscrites. En deux heures, il s'agissait vraiment des bases : découverte de l'environnement Windows et de la frappe au clavier (exercice final : recopier dans Word un petit texte fourni sur papier - compter au moins 5 minutes par ligne ...). A certaines personnes qui voulaient tout de suite prolonger la formation et apprendre de nouvelles choses, Mahamadi a répondu qu'il fallait pratiquer avant d'aller plus loin, ce avec quoi je suis complètement d'accord. La suite de la formation a donc lieu dans 3 jours seulement, avec l'initiation à Word. Entre temps, ces personnes peuvent revenir au cyber quand elles le souhaitent pour s'exercer. La formation complète dure une dizaine d'heures, et comporte également une initiation à Excel et à la navigation Internet. Ce soir, un autre groupe de 4 personnes (de jeunes adultes) suit également cette formation.
A bientôt, dans mon prochain message je vous donnerai mes premières impressions sur la vie au Burkina Faso, car je suis vraiment immergé et on me fait rencontrer beaucoup de personnes (qui plus est chez elles durant leur quotidien !). Je reviendrai plus tard sur mon apport à la formation en place : j'ai déjà convaincu Mahamadi d'abandonner Microsoft Office et de passer à OpenOffice :-)
PS : pas de photo, trop long à charger !
Voici un premier message en direct de Ouagadougou. En fait je l'ai écrit (sur papier) ce matin pendant une période d'oisiveté ce matin, coupure d'électricité oblige. Les coupures de courant sont fréquentes à Ouaga (plusieurs par jour), et durent parfois plusieurs heures, comme ce matin. Autant dire que ça ne facilite pas ma mission de formation informatique !
Je suis arrivé samedi soir, et j'ai été chaleureusement accueilli par plusieurs membres d'ACP. Je suis hébergé ces 15 premiers jours chez Mahamadi, le président de l'association, et je serai ensuite logé chez un autre membre de l'association nommé Thomas. Tout le monde est extraordinairement prévenant avec moi ; au-delà de l'hospitalité connue des Burkinabè, ma chance vient du fait que Mahamadi et Thomas ont passés 15 jours en France au printemps dernier, invités par une association toulousaine nommée Dunes Sous Le Vent, dont ACP est partenaire (c'est cette association qui leur a offert le matériel informatique dont ils disposent) et qui s'est extrêmement bien occupé d'eux. Ils veulent rendre la pareille au Français de passage :-)
L'équipe d'ACP m'a présenté ses actions et son cyber[pas café] dimanche, mais je suis vraiment rentré dans le feu de l'action hier lundi, avec le début de la formation informatique. Et comme prévu, il a fallu s'adapter aux imprévus :-) J'avais préparé sur ma clé USB tous les documents dont j'avais besoin, mais les ordis du cyber sont infestés de virus, qui m'ont tout effacé. J'ai donc passé la matinée à refaire des téléchargements de ces documents (que j'avais eu la présence d'esprit de mettre sur un site web ...), au débit vertigineux de 4 ko/s, et à installer OpenOffice sur les machines. Une première webcam a aussi été installée ; les autres le seront plus tard, quand l'ACP aura trouvé un endroit sécurisé pour les ranger, car il y a paraît-il des vols fréquents dans ce genre d'endroits (même des vols de souris ! Et pas en apesanteur avec le CNES ! [private joke pour les membres d'EVASION]). On a finalement décidé de faire un ménage radical en formatant les machines et en réinstallant Windows (XP), mais du coup il a fallu ensuite réinstaller OpenOffice ... L'après-midi a eu lieu (avec une heure de retard,
pour cause de coupure de courant ...) une initiation à l'informatique pour les gens du quartier, organisée par ACP, à laquelle 5 personnes (des jeunes : de 15 à 25 ans environ) se sont inscrites. En deux heures, il s'agissait vraiment des bases : découverte de l'environnement Windows et de la frappe au clavier (exercice final : recopier dans Word un petit texte fourni sur papier - compter au moins 5 minutes par ligne ...). A certaines personnes qui voulaient tout de suite prolonger la formation et apprendre de nouvelles choses, Mahamadi a répondu qu'il fallait pratiquer avant d'aller plus loin, ce avec quoi je suis complètement d'accord. La suite de la formation a donc lieu dans 3 jours seulement, avec l'initiation à Word. Entre temps, ces personnes peuvent revenir au cyber quand elles le souhaitent pour s'exercer. La formation complète dure une dizaine d'heures, et comporte également une initiation à Excel et à la navigation Internet. Ce soir, un autre groupe de 4 personnes (de jeunes adultes) suit également cette formation.
A bientôt, dans mon prochain message je vous donnerai mes premières impressions sur la vie au Burkina Faso, car je suis vraiment immergé et on me fait rencontrer beaucoup de personnes (qui plus est chez elles durant leur quotidien !). Je reviendrai plus tard sur mon apport à la formation en place : j'ai déjà convaincu Mahamadi d'abandonner Microsoft Office et de passer à OpenOffice :-)
PS : pas de photo, trop long à charger !
mercredi 15 juillet 2009
Derniers préparatifs
Bonjour,
trois jours avant le départ, je peaufine mes derniers préparatifs. Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous, j'ai pu grâce à vos dons faire des achats assez variés : 12 webcams avec casque intégré, 13 clés USB de 1 Go (merci à TopOffice Tours pour le rabais sur ces équipements), 2 aspirateurs USB - équipement demandé récemment par ACP - et 2 bouquins. J'ai été briefé sur le passage de la douane : présenter l'ordre de mission mais surtout éviter de présenter la facture, pour qu'un fonctionnaire zélé ne demande pas une petite taxe ... Et dire que le matériel sert à ma mission, mais ne pas parler de don, pour la même raison ...
Par ailleurs, aux dernières nouvelles, le planning que je donnais dans le message précédent n'est plus valable : Mahamadi Tassembedo, président d'ACP, m'a envoyé un chronogramme détaillé (à la demie journée !) et les différentes formations s'entremêlent. J'arriverai notamment alors qu'ACP est en pleine période de "formation aux TIC" (pour les candides, "Techniques de l'Information et de la Communication", rien à voir avec de vilaines bestioles qui piquent) pour les gens du quartier. On a donc convenu que je commencerai par observer comment ils agissent avant de donner mon grain de sel. Pour faire bref, je dois visiter le "cyber centre" d'ACP et rencontrer les responsables de l'association dimanche. La semaine prochaine 4 après-midis sont prévus pour la formation aux TIC, et 2 autres pour commencer à discuter et évaluer les besoins de l'association. Les matins, je suis sensé dispenser mon savoir sur la pédagogie et OpenOffice, mais je pense qu'il va falloir adapter ça à la formation qu'ils donnent en même temps. Je vous tiendrai au courant, bien sûr, si la connexion le permet :-)
A bientôt en direct de Ouaga.
trois jours avant le départ, je peaufine mes derniers préparatifs. Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous, j'ai pu grâce à vos dons faire des achats assez variés : 12 webcams avec casque intégré, 13 clés USB de 1 Go (merci à TopOffice Tours pour le rabais sur ces équipements), 2 aspirateurs USB - équipement demandé récemment par ACP - et 2 bouquins. J'ai été briefé sur le passage de la douane : présenter l'ordre de mission mais surtout éviter de présenter la facture, pour qu'un fonctionnaire zélé ne demande pas une petite taxe ... Et dire que le matériel sert à ma mission, mais ne pas parler de don, pour la même raison ...
Par ailleurs, aux dernières nouvelles, le planning que je donnais dans le message précédent n'est plus valable : Mahamadi Tassembedo, président d'ACP, m'a envoyé un chronogramme détaillé (à la demie journée !) et les différentes formations s'entremêlent. J'arriverai notamment alors qu'ACP est en pleine période de "formation aux TIC" (pour les candides, "Techniques de l'Information et de la Communication", rien à voir avec de vilaines bestioles qui piquent) pour les gens du quartier. On a donc convenu que je commencerai par observer comment ils agissent avant de donner mon grain de sel. Pour faire bref, je dois visiter le "cyber centre" d'ACP et rencontrer les responsables de l'association dimanche. La semaine prochaine 4 après-midis sont prévus pour la formation aux TIC, et 2 autres pour commencer à discuter et évaluer les besoins de l'association. Les matins, je suis sensé dispenser mon savoir sur la pédagogie et OpenOffice, mais je pense qu'il va falloir adapter ça à la formation qu'ils donnent en même temps. Je vous tiendrai au courant, bien sûr, si la connexion le permet :-)
A bientôt en direct de Ouaga.
mardi 7 juillet 2009
Quelques précisions sur ma mission
Le 18 juillet approche, et les préparatifs vont bon train.
Voici quelques précisions pour ceux qui se posent des questions sur ma mission.
Mes coordonnées à Ouagadougou seront celles de l'Association Action Plus :
Rue 17.402 porte 106 (ou : 706 avenue du Progrès)
04 BP 382 Ouagadougou 04
Tél : (00226) 70 25 37 78/78 83 57 30 (mobiles), (00226) 50 48 53 48 (fixe)
La rue 17.402, i.e. 402ème rue du secteur (arrondissement) 17 a récemment été baptisée "avenue du Progrès", mais apparemment les Ouagalais n'ont pas l'habitude de connaître les noms des rues, ils se repèrent par rapport aux pâtés de maisons, un peu comme aux Etats-Unis. Le secteur 17 est au Sud-Ouest de la ville, voir un plan ici.
Le planning prévisionnel de ma mission est le suivant :
Au passage, merci à tous ceux, notamment Doms et Oli, qui m'ont aidé à préparer ces formations en me transmettant leurs docs.
Merci également à tous ceux qui ont fait, ou vont faire, des dons. Ils me permettront d'acheter la semaine prochaine des webcams. Mon objectif est de pouvoir en acheter 12, puisque l'association dispose de 12 PC, et 12 casques. Si j'ai un peu plus d'argent, un gadget bien utile (oxymore ?) serait d'acheter un "aspirateur pour PC", car au Burkina la poussière et le sable s'infiltrent facilement dans le matériel informatique semble-t-il.
Je n'avais pas parlé dans mes messages précédents de l'audit de l'association. Il s'agit d'une demande de DSF : étant donné que je suis la première personne envoyée par DSF dans cette association, je dois évaluer quelles sont ses priorités et si DSF peut ensuite envoyer d'autres personnes. Au passage, je dois aider les membres de DSF à rédiger des demandes de financements et autres dossiers au format "européen". Pour cela, DSF m'a formé (très rapidement : quelques heures !) à la gestion de projets. Je dispose également d'un paquet de documents à remplir (tableaux, dossiers pour DSF, ...). On verra ce que ça donne ...
A bientôt, et merci de votre lecture.
Voici quelques précisions pour ceux qui se posent des questions sur ma mission.
Mes coordonnées à Ouagadougou seront celles de l'Association Action Plus :
Rue 17.402 porte 106 (ou : 706 avenue du Progrès)
04 BP 382 Ouagadougou 04
Tél : (00226) 70 25 37 78/78 83 57 30 (mobiles), (00226) 50 48 53 48 (fixe)
La rue 17.402, i.e. 402ème rue du secteur (arrondissement) 17 a récemment été baptisée "avenue du Progrès", mais apparemment les Ouagalais n'ont pas l'habitude de connaître les noms des rues, ils se repèrent par rapport aux pâtés de maisons, un peu comme aux Etats-Unis. Le secteur 17 est au Sud-Ouest de la ville, voir un plan ici.
Le planning prévisionnel de ma mission est le suivant :
- première semaine : l'ACP me présente ses activités et j'évalue avec les membres de l'association leurs besoins ;
- deuxième semaine : formation en bureautique (rappels sur le traitement de texte, le tableur et l'outil de présentation), et formation des futurs formateurs ;
- troisième semaine : formation en technologies web (en fait, juste HTML et CSS) et en maintenance informatique (en pratique, savoir un peu trier le PC, etc.) ;
- quatrième semaine : mise en pratique : l'ACP reçoit les gamins du quartier et leur fait la formation en bureautique, et je contrôle que tout se passe bien :-)
Au passage, merci à tous ceux, notamment Doms et Oli, qui m'ont aidé à préparer ces formations en me transmettant leurs docs.
Merci également à tous ceux qui ont fait, ou vont faire, des dons. Ils me permettront d'acheter la semaine prochaine des webcams. Mon objectif est de pouvoir en acheter 12, puisque l'association dispose de 12 PC, et 12 casques. Si j'ai un peu plus d'argent, un gadget bien utile (oxymore ?) serait d'acheter un "aspirateur pour PC", car au Burkina la poussière et le sable s'infiltrent facilement dans le matériel informatique semble-t-il.
Je n'avais pas parlé dans mes messages précédents de l'audit de l'association. Il s'agit d'une demande de DSF : étant donné que je suis la première personne envoyée par DSF dans cette association, je dois évaluer quelles sont ses priorités et si DSF peut ensuite envoyer d'autres personnes. Au passage, je dois aider les membres de DSF à rédiger des demandes de financements et autres dossiers au format "européen". Pour cela, DSF m'a formé (très rapidement : quelques heures !) à la gestion de projets. Je dispose également d'un paquet de documents à remplir (tableaux, dossiers pour DSF, ...). On verra ce que ça donne ...
A bientôt, et merci de votre lecture.
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